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Le 20 novembre c’est le jour de la mémoire trans*, the Trans* Day of Remembrance. Ce lundi ensemble on commémorera nos frères-soeurs-adèlphes assassiné*es et poussé*es au suicide.

Nous savons que de 363 personnes trans* ont perdu la vie dans les 12 derniers mois, dont beaucoup assassiné*es. Beaucoup n’ont plus vu d’alternative que de mettre fin à leurs jours.

Et parce que la violence trans*hostile n’est toujours pas prise en compte statistiquement, il faut présumer que les 363 victimes dont on a connaissance globalement ne sont que la pointe de l’iceberg.

C’est un rappel triste, douloureux, cruel à la réalité que l’hostilité trans* représente encore une norme sociale.

Nous, on veut les commémorer. Cela comporte aussi une mission pour nous tout*es: Commémorer signifie transformer. Il est important d’honorer leur mémoire. Et pour nous cela veut dire qu’il faut modifier les conditions pour les vivant*es.

Actuellement, l’hostilité queer et notamment trans* se renforce dans la société entière. Cela se voit par exemple dans l’élaboration actuelle de la »loi de la démerdination« (»Scheißbestimmungsgesetz«). Au lieu d’une vraie auto-détermination (Selbst-bestimmung) s’y trouve des narratives trans*hostiles et trans*misogynes, de la répression et du racisme. Et cela ne vient pas de nulle part. Ce développement est encouragé par une guerre culturelle de droite. Ces narratives se focalisent sur les personnes trans*. Leur existence est imaginée comme une menace et marquée comme nuisible. Au travers de ces narrations contrefaites les meurtres de nos frères-soeurs-adèlphes trans* sont facilités idéologiquement.

Nous, on réclame: la supression de la tutelle et l’arrêt de la psychiatrisation du système de santé! Des soins médicaux adaptés pour les personnes trans* constituent une prévention contre le suicide. Ne pas les offrir signifie causer encore plus de suicides!

On commémore ce Trans* Day of Remembrance en Allemagne. Mais l’hostilité trans* se renforce dans le monde entier. Dans nos luttes on se sent relié*es à nos frères-soeurs-adèlphes trans* de par le monde. Et cela veut dire qu’il faut faire nôtres leurs luttes contre le racisme, l’antisémitisme, l’exploitation, l’exclusion, la violence, la torture et le meurtre. No one is free, until all of us are – personne n’est libre tant que nous ne le sommes pas tout*es.

Dans cet’esprit, commémorons ensemble le 20 novembre. Soyons en deuil ensemble. Soyons furieus*es ensemble. Luttons pour un meilleur avenir. Pour nous et pour tout*es nos frères-soeurs-adèlphes trans*. Pour un monde sans l’hostilité trans* et queer, sans le sexisme, la violence raciste et patriarcale. Pour une belle vie, sans peur, partout et pour tout*es!